Linceul de Turin (saint suaire)

 

Est-ce la plus extraordinaire de toutes les reliques - la seule que l’on ait du Christ - ou bien la prodigieuse réussite d'un faussaire de génie du moyen âge ?

 

Mais d'abord, qu'est-ce qu'un LINCEUL ?

C'est une sorte de drap qui servait à ensevelir les morts, notamment chez les juifs à l'époque du Christ, habitude sûrement conservée de l’Exode en Egypte. Le mort, nu, était couché sur un linceul assez long pour être ensuite rabattu sur tout le corps. » Le suaire est lui, un linge qui était noué autour de la tête, et servait de mentonnière pour maintenir la bouche fermée. Le Linceul est donc faussement appelé suaire.

 

Le linceul est un linge en lin de grande qualité d'environ 4,30 x 1,10 m., soit 2 x 8 coudées gréco-romaines utilisées dans le bassin méditerranéens il y a 2000 ans.

Il est le seul au monde sur lequel on observe parfaitement le décalque d'un corps d'homme, nu, (partie faciale - partie dorsale) : environ une trentaine d'années, 1,77 m de haut, longs cheveux et longue barbe.

 

Il comporte des taches sombres et claires, parsemées de triangles, marques d'un incendie qui eut lieu en 1532 à Chambéry.

 

L’empreinte blonde, très claire est superficielle, elle ne traverse pas l'épaisseur du tissu et demeure invisible sur l'envers. Elle extrêmement ténue, on ne peut la voir qu’en étant assez loin.

Elle résulte d’une oxydation, d’une déshydratation du lin. Elle comporte des traces de sang humain (groupe AB) imprimés sur toute l'épaisseur du tissu. Ce sang a encore une couleur rouge qu’il ne devrait pas avoir car la couleur du sang séché est rapidement brune. La couleur rouge est due à la bilirubine, substance présente dans le sang de personnes soumises à la torture. 

Il s’agit bien de la décalque d’un crucifié, frappé au visage, fouetté à mort, et non d’une peinture (il y a quelques infimes traces de pigment probablement dues à des reproduction du linceul par décalque au moyen âge). Une peinture aurait par ailleurs traversé le linge, alors que l’épaisseur de l’empreinte est superficielle (40 microns). Elle aurait aussi laissé des traces de mouvement lors du dépôt. Il n’y a pas de traces d’intervention humaine, de colorant, de pigments organiques, de réaction physico-chimique.

 

 

 

Avant le VI ème siècle, les peintres représentaient parfois le Visage du Christ sous la forme d'un homme jeune, cheveux courts, sans barbe. Au VI ème siècle, en Orient, les icônes byzantines, donne soudainement une toute autre image, le visage a un nez droit. On y observe de longs cheveux noirs, tombant de chaque côté du Visage. Le Christ porte une barbe abondante. Sur le haut du front, fréquemment, une petite mèche de cheveux. Ces icônes présentent de nombreuses similitudes avec le visage du linceul. Le linceul était donc connu au VI ème siècle et a au moins cet âge. On retrouve des textes attestant de l’existence à Edesse et Constantinople d’un linceul en lin vénéré pendant plusieurs siècles. La Messe est célébré sur une nappe en lin depuis un décret de 325 en référence à ce linceul.

 

En 1898, Secondo PIA, un avocat passionné de photo fut chargé de photographier le Linceul. Lorsqu'il développa le négatif, il vit une image magnifique.

 

Le Linceul de Turin est un genre de négatif photographique : le plus vieux négatif de l'histoire, un négatif  sur tissu, et antérieur à l'invention de la photo au XIX ème siècle !

En conséquence, l'image est inversés. Lorsque l’on photographie le linceul, le négatif de cette photo fait apparaître l'image de l'homme tel qu'il était.

 

Il comporte une autre particularité exceptionnelle : plus le point est clair, plus il est proche de l'observateur : plus  il est sombre, plus il en  est éloigné. La densité des fibres atteintes donne l’intensité des ombres. L'effigie de Turin porte en elle la troisième dimension, celle de la profondeur et du relief.

Quel faussaire du Moyen Âge aurait pu réaliser une empreinte en pensant à cette troisième dimension qui n'est contenue dans aucune peinture, aucune icône, aucune mosaïque... Personne ne sait ni expliquer ni reproduire cette image avec les techniques les plus modernes.

 

 Les détails

 

Le tissage a été réalisé par un métier à tisser typique du Moyen Orient de l'époque de Jésus. Il est en lin avec un motif à chevrons utilisé généralement pour la soie; un mode de tissage très coûteux car il demande plusieurs mois de travail. Le tissu est donc d’une grande qualité, fait pour un homme riche et non pour un crucifié condamné à mort comme un esclave, ce qui est très étonnant. Il a été blanchi après le tissage, technique abandonnée après le IV ème siècle.

 

On y trouve des pollens dont certains sont spécifiques des régions désertiques de Palestine. 29 espèces caractéristiques du Moyen-Orient dont 3 spécifiques qui ne peuvent provenir que des rives du Jourdain et de la Mer Morte. Preuve de sont séjour dans cette région.

 

L’image est donc celle d’un crucifié qui a été flagellé et couronné d’épines, frappé au visage, meurtri aux épaules, transpercé au cœur. Ce qui correspond de manière étonnante à ce qui est décrit dans les évangiles à propos de la Passion du Christ.

 

L'homme du Linceul a subi la flagellation selon la méthode romaine. Pourquoi ? Les juifs ne dépassaient jamais 40 coups de fouet. Or ceux qui ont examiné le Linceul en dénombrent plus de  100. Chaque coup de fouet a laissé des marques de la terminaison des lanières par deux petites masses de métal ou d’osselets, caractéristiques des romains. L’homme bien que crucifié serait de toutes façons mort de cette flagellation.

 

 Dans les évangiles, on remarque que Pilate ne voulait pas crucifier Jésus, aussi le condamne-t-il à la flagellation. Les romains ne condamnaient pas à une double peine. Devant l’insistance des pharisiens, il le condamne à être crucifié en s’en lavant les mains. Jésus a vraiment connu une passion extrêmement douloureuse. Il n'a pas seulement été exécuté : il fut «broyé à- cause de nos péchés», selon 1 'expression biblique.

 

Il est étonnant que l’homme du Linceul corresponde à la description des évangiles : flagellation / crucifixion. Y a-t-il eu d’autres hommes à subir ainsi une double peine ?

 

Sur le Linceul, pour chacune des mains le pouce est invisible. C'est parce qu'il est rétracté dans la paume: effet normal de la réaction du nerf médian touché par le clou (avec une extrême douleur). L'homme du Linceul a donc été crucifié, non pas au centre des paumes, mais au dessus au seul endroit permettant de « suspendre un crucifié sans déchirer les paumes. Ce détail était inconnu au moyen âge et plaide en faveur de l’ancienneté du linceul.

 

Les écoulements de sang au poignet ont deux directions. Elles indiquent que l’homme se relevait sur pieds pour pouvoir respirer, puis se laissait pendre sur les mains. La crucifixion fait mourir d’asphyxie lorsque le supplicié ne peut plus se relever. La forme des caillots aux mains et aux pieds est caractéristique de la formation d’un caillot sur un sujet vivant. Ce ne peut être une reproduction du moyen âge qui sous entendrait de toutes façons des connaissances en médecine impossible à l’époque.

 

Les traces du port d’une couronne, d’une boule, d’épines sur la tête lors du supplice sont visibles par les coulées de sang.

Quelle idée de mettre une couronne à un supplicié ?

 

La plaie du cœur indique que la coulée de sang ne s’est faite qu’après la mort du crucifié car il y a présence d’eau accumulée dans la plèvre par les efforts du supplicié. L'homme du suaire a été transpercé du côté droit. Le fait de viser le côté droit faisait partie de la formation des légionnaires romains. Généralement, les romains brisaient les jambes des crucifiés pour les faire mourir plus vite. Ce coup de lance comme celui des évangiles est étonnant.

 

Le corps n’est resté que quelques heures pas plus de 3 jours, en contact avec le linge (aucune trace de décomposition), et en a été retiré de façon inexplicable : il n’y a aucune trace microscopique d’étirement ou d’arrachement des fils au niveau des contacts entre le sang et le tissu !

 

Des traces d’écritures invisibles à l’œil et nécessitant un traitement informatique de l’image ont été identifiées autour du visage. Il y aurait été écrit Jésus et Nazaréen en grec à une date incertaine. On y trouverait aussi des traces de pièces, des leptons frappés à l’époque de Pilate, que l’on utilisait pour fermer les yeux.

 

La datation au carbone 14, technique très fiable, date le Linceul entre 1260 et 1390. Ceci est inexplicable au vu de tous les indices prouvant une bien plus grande ancienneté du Linceul. Par ailleurs elle fait apparaître 104 ans d’écart dans les mesures effectués par les laboratoires. Ceci est également très étonnant, la datation étant habituellement plus précise.

 

Si le Linceul est un faux du moyen âge, pourquoi et comment un artiste l’aurait-il réalisé avec des connaissances que nul en son temps n'avait et ne pouvait constater (trois dimensions, connaissance en anatomie, connaissance des techniques romaines, technique de la photographie du XIX ème siècle, pollens du Moyen-Orient …) ?

 

Il s’agit bien du linceul d’un crucifié de l’époque romaine. Nous ne pourrons jamais démontrer qu’il s’agit de celui du Christ. Nous pouvons méditer sur ce qu’Il a enduré.

 

Devant la majesté de ce visage et le message de cette image stupéfiante, on peut, ou  peut ne pas, réagir comme l’Apôtre Jean «voyant le suaire» : «il vit et il crut» (Jn 20,8) ...

 

Source : Le linceul de Turin / Média Saint Paul Nouvelle découvertes sur le suaire de Turin / Albin Michel

Nouvelles découvertes sur le suaire de Turin André Marion Albin Michel

http://www.mariedenazareth.com/ http://www.linceul-turin.com/